mercredi 12 octobre 2022

CHAPITRE 5

 

V 1 à 12 : les béatitudes

La popularité de Jésus grandissant, des foules se mirent à le suivre. Parmi elles, se trouvaient les disciples en devenir de Jésus. Il était du devoir de Jésus de les instruire. Les prodiges que Jésus accomplissait témoignaient de la venue du royaume de Dieu. Mais la philosophie de ce royaume, ses principes, n’étaient pas encore connus. C’était l’heure pour Jésus de les révéler. Le Maître s’assit sur le flanc d’une montagne pour enseigner. Il débuta son discours par huit promesses de bonheur destinées à huit catégories de personnes : les béatitudes.

1ère béatitude : cible : les pauvres en esprit

Les premiers que Jésus déclare heureux sont les pauvres en esprit. Ils sont les humbles sans prétention. Les pauvres en esprit sont ceux qui sont conscients de leur dénuement spirituel et moral devant Dieu. Parce qu’ils se connaissent, ils savent qu’ils ne peuvent rien présenter à Dieu qui puisse attirer sa faveur. Ils sont candidats à la grâce. Leur richesse ne se trouvent pas en eux-mêmes. Ils doivent la recevoir tout entière de la bonté de Dieu. Jésus le dit : les portes du royaume des cieux leur sont grandes ouvertes. L’humilité, qui procède d’une juste vision de soi par rapport à Dieu, est la condition première de l’entrée dans le royaume. Elle est le prélude nécessaire à la foi. Que celui qui ne trouve pas accès à l’entrée du royaume s’interroge ! Qui est-il ? Que pense-t-il de lui ? Ne manque-t-il pas d’humilité, de réalisme à son sujet ?

2ème béatitude : cible : les affligés

La 2ème béatitude de Jésus exprime une antinomie. Elle désigne comme heureux ceux qui pleurent. Elle cible ainsi les âmes qui, ici-bas, ne trouvent ni en elles-mêmes, ni autour d’elles la paix et le bonheur auxquels elles aspirent. Les affligés de ce monde peuvent l’être pour de nombreuses raisons : deuil, souffrance, guerre, injustices… Quelle que soit l’affliction qui nous atteint, elle a toujours son origine dans le péché. A cause de sa présence en nous, chacun sait qu’il a plus de sujets de se lamenter pour ce qu’il est qu’en raison des autres. A ceux qui, ici-bas, ne peuvent se réjouir, Jésus offre une espérance. Un royaume est préparé où il n’y a plus ni chagrin, ni deuil, ni douleur. Une consolation leur est offerte par la foi dans l’Evangile. Au bout de leur chemin, le Dieu de toute consolation les accueille pour essuyer les larmes de leurs yeux : Apocalypse 21,4. Dès aujourd’hui, les affligés peuvent relever la tête : le meilleur les attend !

3ème béatitude : cible : les doux (ou débonnaires)

La 3ème béatitude de Jésus exprime une vérité qui est l’exact contraire de ce qui a cours dans ce monde. Ici-bas, chacun le sait, c’est la loi du plus fort qui prévaut. Au cours des siècles, les conquêtes territoriales d’un pays sur un autre se sont toujours faites par les guerres. Les vainqueurs dominent les vaincus et les dépouillent de leurs biens. Si ceux-ci tentent de leur résister, ils les éliminent. Tout cela, promet Jésus, ne durera qu’un temps. Car la terre n’appartient pas aux puissants, mais à Dieu : Psaume 24,1-2. Pour que la paix y règne pour toujours, il faut que sa gérance soit confiée à des êtres exempts de toute violence. Seule une catégorie d’hommes possède cette qualité : les débonnaires. Leur caractère, empreint d’une douceur alliée à une grand bonté, les qualifie pour être les dirigeants sages et paisibles de l’humanité future. Réjouissons-nous de cette espérance ! Quand la fureur des armes de guerre s’éteindra, elle fera place à une ère de paix sans fin. Sous le gouvernement de Dieu et de son Oint, Jésus-Christ, la douceur sera le climat qui règnera partout et en tout lieu.

4ème béatitude : cible : les assoiffés de justice

La 4ème béatitude de Jésus s’adresse à tous ceux qui, exposés à l’injustice, souffrent de voir le mal triompher outrageusement du bien. Si ce monde est un lieu où les droits des pauvres et des faibles sont bafoués, Jésus promet un royaume dans lequel la justice sera appliquée pour tous. Frustrés par les abus dont ils sont l’objet, les assoiffés de justice se muent souvent ici-bas en révolutionnaires. Pour défendre leurs droits, ils n’hésitent pas à utiliser la violence, perpétuant de la sorte le cycle sans fin des victimes d’exactions. La justice pour tous ne peut qu’émaner d’autorités qui soient justes envers tous. Or, c’est ici la promesse que fait Esaïe, le prophète, au sujet du règne du Messie. « Donner à l’empire de l’accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours : voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées : Esaïe 9,7. » Oui ! Au jour où Jésus, le Christ règnera, les habitants du monde apprendront ce qu’est la justice. L’œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours : Esaïe 26,17.

5ème béatitude : cible : les disposés à la bonté

La 5ème béatitude de Jésus nous rappelle que nous récoltons dans la vie ce que nous semons. Si nous sommes réputés pour faire preuve de miséricorde et de bienveillance envers les autres, notre prochain agira de même envers nous. Le principe que souligne Jésus ici témoigne que l’attitude de ceux qui nous entourent à notre égard n’est pas le fruit du hasard. Elle procède en grande partie de notre manière d’être vis-à-vis d’eux. La bonne disposition de notre prochain comme sa confiance ne nous sont pas acquises de manière automatique. Elles sont les réponses à un comportement qui a fait ses preuves et a gagné son assentiment. Dieu lui-même, dit David, calque son attitude envers les êtres en rapport avec ce qu’ils démontrent : Psaume 18,26-27. Nous le savons cependant : la véritable bonté n’émane pas du cœur naturel de l’homme. Elle est un fruit de l’Esprit, de la vie de Dieu en nous : Galates 5,22. C’est parce que nous sommes l’objet constant de la miséricorde de Dieu que nous pouvons nous montrer tels envers les autres. Que sa bonté infinie envers nous puisse se refléter dans notre bienveillance envers chacun !

6ème béatitude : cible : les cœurs purs

Rien n’influence autant notre perception spirituelle que l’état de notre cœur. Le cœur est, dans la Parole de Dieu, le centre de la personne humaine. Il inclut, non seulement les sentiments, mais encore la pensée et la volonté. Le cœur pur est un cœur sans tache, sans ombre. Il est semblable à un jour d’été sans nuage. Selon Jésus, l’aveuglement spirituel des humains n’est dû qu’à une seule chose : l’impureté qui souille leurs cœurs. La salissure qui imprègne nos pensées et nos désirs occulte totalement notre vision. Elle obscurcit notre entendement et fausse notre compréhension de la réalité. Aussi, le premier et le plus grand besoin de l’homme se trouve dans la purification de son cœur. Celle-ci n’est possible, dit l’Ecriture, que par le sang de Jésus qui lave le croyant de ses péchés : 1 Corinthiens 6,11. Conférée par la grâce de Dieu, la purification du cœur nécessite un renouvellement quotidien. Elle s’entretient par la confession du péché : 1 Jean 1,7 à 9, et la mise en pratique des préceptes de la Parole de Dieu : Psaume 119,9. Après qu’il eut commis l’adultère, la première prière du roi David fut de demander à Dieu qu’il crée en lui un cœur pur : Psaume 51,12. Que sa demande soit aussi la nôtre chaque jour !

7ème béatitude : cible : les artisans de paix

La 7ème béatitude de Jésus nous révèle le trait dominant des fils de Dieu. Ils sont, à l’image du Fils, des artisans de paix. La 1ère mission de Jésus était de renverser l’inimitié qui existait entre Dieu et l’homme pour établir la paix. Par lui, dit Paul, nous avons la paix avec Dieu : Romains 5,1. De cette paix initiale découle la paix et la réconciliation entre tous. Juifs et non-juifs ne sont plus séparés. Ils forment un seul peuple dans la foi au même rédempteur. « Christ est notre paix, dit Paul, lui qui des deux groupes n’en a fait qu’un et qui a renversé le mur qui les séparait, la haine : Ephésiens 2,14. » A l’image de son Maître, le disciple de Jésus est un faiseur de paix. Il n’aime ni les conflits, ni la division. Il travaillera toujours au rapprochement des êtres par le pardon et la réparation. Les victoires qu’il remporte dans ce domaine peuvent être comptées, comme celle de Jésus, parmi les plus grandes. Soyons, comme Jésus, le Prince de la paix : Esaïe 9,5, des artisans de paix. Ce sera là notre trait de ressemblance le plus fort avec lui !

8ème béatitude : cible : les persécutés pour la justice

La 8ème béatitude proclamée par Jésus est assortie de la même promesse que la 1ère. Le royaume des cieux est aux justes qui souffrent comme aux humbles. Dans le monde impie dans lequel ils vivent, les justes ne doivent pas s’attendre à voir leur aspiration satisfaite. Le bien et la droiture ne seront pas toujours récompensés comme il se doit. Au contraire, il se peut qu’ils attirent nombre d’ennuis à ceux qui les pratiquent. Aussi, ce n’est pas dans la reconnaissance des hommes que le juste trouve sa consolation, mais dans celle de Dieu. Le juste peut être méprisé, vilipendé, emprisonné et même martyrisé ici-bas, à cause de son attachement à la justice. Il peut cependant être heureux, car les portes du royaume céleste lui seront, à cause de sa intégrité, largement ouvertes. Que le juste ne craigne donc pas la colère des hommes. Qu’il continue à vivre sous le regard de Dieu, dans la crainte de son nom. La couronne de justice lui est réservée. Le Seigneur, le juste juge, la lui remettra au jour de sa venue, ainsi qu’à tous ceux qui auront attendu avec amour sa venue : 2 Timothée 4,8.

9ème béatitude : cible : les persécutés à cause de Jésus

La 9ème béatitude de Jésus cible ouvertement ses disciples. Elle a pour objet de les armer face à l’hostilité inévitable à laquelle ils devront faire face. Tout comme il en fut pour leur Maître, les disciples de Jésus ne doivent pas espérer être bien vus par le milieu dans lequel ils vivent. Les vertus qu’ils reflètent, leur attachement à Dieu, à la vérité, la justice font qu’ils sont insupportables à la conscience de beaucoup. Les disciples de Jésus sont partout comme une épine dans le pied de Satan, le prince de ce monde. Sa haine envers eux est la même que celle qu’il a montré envers lui. Selon Jésus, ses disciples doivent s’attendre ici-bas à trois types de réactions violentes à leur encontre. La 1ère est l’insulte. L’insulte vise un objectif : celui de blesser, d’offenser ou d’outrager. Elle cherche à vexer et provoquer la colère de celui qui en est la cible. La seconde est la persécution. Il s’agit ici de faire taire par la pression les témoins de Jésus. La persécution s’exprime par la discrimination, l’emprisonnement, la violence, les arrêts injustes, la pression administrative, la traque, la torture et le martyr. Tout disciple de Jésus doit s’y préparer. La dernière passe par la calomnie et le mensonge. Toutes sortes d’accusations fausses ont été, de tout temps, lancées contre les chrétiens. Nous ne devons pas nous étonner si c’est encore le cas pour nous. Dans de nombreux pays, accueillir Jésus, c’est inviter la persécution. Face à l’inimitié dont il est l’objet, le disciple de Jésus ne doit pas chercher à défendre ses droits. S’ils finissent par être reconnus, tant mieux pour lui ! Sa vraie consolation, dit Jésus, se trouve dans la grande récompense qui l’attend dans le ciel. Pour ce qui concerne son sort ici-bas, il peut être fier de ce qui lui arrive. Le fait qu’il souffre pour le nom de Jésus le range dans le cortège des nombreux témoins du passé, tels les prophètes, qui ont connu le même sort. Heureux sommes-nous si nous vivons en paix ! Mais plus encore si nous souffrons à cause de Jésus ! La gratification qui nous attend dans le royaume vaut pour nous plus que tous les trophées que le monde pourrait nous offrir !

V 13 à 16 : fonction des disciples ici-bas

Quelle est la fonction des disciples de Jésus ici-bas ? Pour l’illustrer, Jésus utilise deux métaphores qui font référence à des réalités connues et usitées par tous dans la vie quotidienne :

1.        Le sel

Le sel est un ingrédient indispensable en cuisine. Son office principal est de relever la saveur des mets sur lesquels il est versé. Le pouvoir de salaison qui émane de lui est si puissant qu’il doit être répandu avec mesure. Il ne suffit que peu de sel pour rehausser le goût d’un plat. Le sel n’est pas fait pour rester dans un pot. Il ne donne la pleine mesure de sa capacité d’influence que mélangé avec les aliments qu’il agrémente. Le sel se dissout alors. Il n’est plus visible, mais sa trace se retrouve dans chaque bouchée de nourriture ingurgitée.

L’image du sel, utilisée par Jésus, offre de nombreuses applications signifiantes de la mission de ses disciples sur terre. La 1ère consiste à pénétrer le monde pour l’influencer de l’intérieur. Les disciples de Jésus ne sont plus du monde. Renouvelés par l’Esprit, ils sont distincts dans leur nature du reste des hommes. Pour autant, ils ne sont pas appelés à s’isoler de la société, mais à y vivre pour y apporter la saveur du royaume de Dieu. Comme le sel sur un plat, les disciples de Christ ne sont pas majoritaires en nombre. L’objectif n’est pas la concentration, mais la dispersion. Le sel doit être présent partout pour donner au plat une saveur égale. Comme le sel, les disciples de Jésus doivent être dissouts dans la société pour l’influencer. Ils doivent, en quelque sorte, mourir à eux-mêmes pour que la vie qui les habite contamine les autres. « Ainsi, la mort agit en nous, et la vie agit en vous, dira Paul : 2 Corinthiens 4,12. »

Si utile soit le sel, Jésus prévient du sort qui lui est réservé s’il se dégénère. Le sel qui perd sa saveur ne sert plus à rien. Il est alors jeté, piétiné, traité comme rien. L’avertissement de Jésus est solennel. S’il veut servir au royaume de Dieu, le disciple de Jésus se doit de veiller à la qualité de sa relation avec Dieu. « Notre façon de vivre, nos propos, notre attitude, notre style de vie, nos agissements, tout cela est générateur de conséquences positives ou négatives pour notre entourage… Ou bien nous sommes des gens dont la saveur et l’action puissante ont un impact sur notre génération, ou bien nous manquons de force et, seule une influence négative, destructrice, se dégage de nous.[1] » Ma vie a-t-elle toujours la saveur du royaume de Dieu ?

2.       La lumière

La seconde métaphore de Jésus identifie la fonction de ses disciples dans le monde à la sienne, lors de sa venue. « Je suis la lumière du monde, avait affirmé Jésus. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie : Jean 8,12. » L’image utilisée ici par le Maître sous-entend plusieurs réalités. La 1ère est que l’humanité à laquelle participe les disciples est toute entière dans la nuit. Le péché a obscurci l’entendement des êtres. Tels des aveugles, ils errent dans le monde, égarés et égarant les autres. Le rôle premier des disciples de Jésus est d’éclairer l’humanité, de lui donner la compréhension de la vérité. Les êtres humains ont besoin de savoir d’où vient la situation dans laquelle ils sont plongés. Elle procède de la rupture originelle avec Dieu. Ils ont ensuite besoin de comprendre comment cette relation rompue peut, par Jésus-Christ, être rétablie.

Ensemble, les disciples de Jésus peuvent faire rayonner la lumière divine. C’est la seconde application de l’image donnée ici par le Seigneur. La joie qui les habite, les certitudes qu’ils possèdent ont pour objet d’attirer les pécheurs à lui. La communauté chrétienne est une communauté réconciliée avec Dieu. Elle jouit de sa présence et de sa communion. Elle est comme une ville éclairée située sur une montagne, visible de loin, qui invite les pèlerins à s’approcher. Telle était la puissance d’attraction de l’Eglise des premiers jours qui, dit Luc, avait la faveur de tout le peuple : Actes 2,47.

La dernière application souligne la condition indispensable au rayonnement du corps des disciples. La lumière qui brille en lui ne doit pas être cachée. Elle doit rayonner devant les hommes. Le disciple de Jésus qui a honte de son Maître faillit à sa mission. Celui qui s’attribue le mérite de ce qu’il est devenu, sans témoigner de qui il tient sa vie, le trahit. La belle et nouvelle manière d’être et d’agir des disciples dans la société n’est pas le fruit de leurs efforts. Elle procède de la vie nouvelle reçue par Christ d’en-haut. Elle est une lumière dans le monde qui apporte la vie, indique la voie à suivre et témoigne de ce qui est vrai, juste et bon. Béni soit le jour où des nations marcheront à sa lumière, et des rois à la clarté de ses rayons : Esaïe 60,3.

V 17 à 47 : Christ et la loi

But de la révélation, Jésus n’est pas déconnecté, mais relié à tout ce qui l’a précédé. Le temps de sa venue ne surgit pas au hasard. Il est la réalisation de l’attente messianique qui a traversé les siècles et façonné l’histoire d’Israël. Avant Jésus, Dieu a parlé à plusieurs reprises et de plusieurs manières aux pères de la nation élue : Hébreux 1,1. Il a choisi Abraham, donné sa loi à Moïse et préparé le peuple à la venue de son Sauveur par les prophètes. Jésus présent, la question se pose : quelle valeur ont les ordonnances énoncées dans le passé ? La venue de Jésus les rend-t-elles caduques ? La foule juive qui se tient devant lui a besoin de réponses. Car d’elles dépend désormais l’identité spirituelle du peuple de Dieu.

a.       la loi subsiste : v 17 à 20

A propos de la loi, Jésus prévient ses auditeurs d’une idée fausse liée à sa présence. Sa venue n’abolit pas et ne rend pas caduque la loi. Donnée par Dieu, la loi reste la norme morale par laquelle il évalue le comportement des hommes. Ses exigences ne sont en rien amoindries. Jésus n’est pas venu pour supprimer la loi, mais l’accomplir. Jusqu’à Jésus, aucun homme n’a été en mesure d’obéir parfaitement aux ordonnances de la loi. Tous ont péché et ont transgressé ses commandements. En Jésus, la loi est pleinement satisfaite. Dieu est aimé par Jésus de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force, et son prochain plus que lui-même. La justice et l’obéissance de Jésus seront sans faille, condition nécessaire à sa mission salvatrice.

Si la mission des disciples consiste à proclamer l’Evangile, l’enseignement de la loi ne doit pas pour autant être mis de côté. Aussi longtemps que le monde durera, la loi reste, jusque dans ses moindres mots, en vigueur. La loi n’est pas faite pour le juste, dit Paul, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs : 1 Timothée 1,19. Elle demeure ainsi le meilleur outil par lequel l’homme prend conscience de sa condamnation devant Dieu. La loi, ajoute Paul, est comme un précepteur qui nous conduit vers le Christ : Galates 3,24-25. Accusé et accablé par la loi, le pécheur se met en quête d’une justice qui ne dépend pas de lui. Il la trouve en Christ qui, par sa mort, souffre pour lui et le libère de la sanction que réclame la loi.

Justifiés par le sang versé par Jésus, les disciples n’ont plus à craindre les terreurs de la loi. La loi peut désormais leur servir de guide vers une vie sainte. Elle n’est plus là pour les condamner, mais pour les éclairer et les accompagner dans leur marche avec leur Maître. « Combien j’aime ta loi, disait déjà David, inspiré, elle est tout le jour l’objet de ma méditation : Psaume 119,97. » Au fil du temps et selon les pays, les normes qui définissent ce qui est bien et mal varient. Il n’en est rien pour les disciples de Jésus. Constamment, ils doivent s’appliquer à faire connaître à leurs frères les exigences de Dieu pour une vie sainte. L’obéissance à laquelle ils sont appelés ne s’arrête pas à la forme, comme celle dont font preuve trop souvent les religieux de l’époque de Jésus. Elle lui est supérieure, parce que motivée à l’intérieur par l’amour, seul air qui est respirée dans le royaume des cieux. « Que les préceptes de ta loi fassent mes délices, ô Dieu, pour que ma vie avec toi soit un parfum qui te soit agréable ! »

b.       la loi et l’esprit de la loi

1er exemple : le 5ème commandement : v 21 à 26

L’énoncé du 5ème commandement de la loi se limite à proscrire le meurtre. Quiconque devient meurtrier est passible du jugement. L’acte de tuer une personne ne se produit pas cependant d’un coup. Il est précédé de sentiments nourris de rancœur et de colère qui y aboutissent. Or, le but de la loi, dont fait partie le 5ème commandement, n’est pas seulement que les membres du peuple de Dieu ne commettent pas de meurtre, mais qu’ils aiment leur prochain comme eux-mêmes. Pour que la loi soit satisfaite, il faut que tout ce qui, dans le cœur du croyant, engendre la haine qui conduit au meurtre soit condamné au même titre que l’acte. C’est alors seulement que la loi est accomplie.

Jésus étend donc la portée du commandement de la loi à tout ce qui, en amont, mène au mal qu’il condamne. Le croyant ne doit jamais se satisfaire de ne pas être un meurtrier. Il doit saisir que la colère injustifiée qu’il ressent à l’égard de son frère est de la même nature que le meurtre. Elle en est la source et, aux yeux de Dieu, elle est passible de la même sanction. Le crime contre son frère nécessite l’emploi d’une arme tranchante. Jésus considère que les insultes, les paroles haineuses et blessantes sont à ranger dans la même catégorie que celle-ci. Sans verser le sang, la langue possède un pouvoir mortel au même titre qu’une épée ou un poignard : cf Proverbes 18,21. Les mots injurieux méritent à celui qui les utilise contre son frère le feu de l’enfer.

Que faire donc lorsqu’une animosité grandissante s’installe dans le cœur contre un frère ? Il faut en faire une priorité et la régler. La réconciliation, l’apaisement des relations tendues entre frères doit prendre le pas sur tout autre exercice de piété. Il ne sert à rien, dit Jésus, de vouloir apporter à Dieu une offrande si, dans notre cœur, nous avons du ressentiment contre un frère. Mieux vaut laisser là notre obole et nous réconcilier avec lui. La démarche sera reçue par Dieu comme un parfum de meilleure odeur que notre don. Tant que l’heure du jugement de Dieu n’est pas venue, nous devons tout faire pour payer nos dettes envers nos frères. Là où nous avons manqué, nous devons reconnaître notre faute et, si c’est possible, la réparer. Car la dette que nous avons envers les autres est aussi une dette que nous avons à l’égard de Dieu qui nous en demandera compte.

2ème exemple : le 6ème commandement : v 27 à 32

La même logique que celle qui vient d’être énoncée s’applique au 6ème commandement de la loi. L’objet essentiel de la loi est de sanctionner des actes qui sont contraires à l’amour. Dans le cadre du mariage, tout mari, toute épouse qui commet une infidélité envers son conjoint, tombe sous le coup du jugement de la loi. L’acte sexuel coupable ne se produit pas inopinément. Il est lui aussi l’aboutissement d’un processus qui inclut des regards, des gestes tactiles qui indiquent une intention. « Chacun, dit Jacques, est tenté quand il est attiré et entraîné par ses propres désirs. Puis le désir, lorsqu’il est encouragé, donné naissance au péché : Jacques 1,15. » Si donc le disciple de Jésus ne veut pas tomber dans l’adultère, il lui faut combattre le mal à la racine. Il lui faut considérer que celui-ci ne se commet pas seulement dans un lit, mais encore dans ses yeux et ses pensées, au moment même où il convoite dans son cœur une autre femme que la sienne.

Quelle mesure prendre pour traiter le problème ? Jésus n’y va pas par 4 chemins. Il faut être radical et intraitable avec soi. L’œil et la main sont les deux organes impliqués dans le péché de l’adultère. C’est à leur niveau qu’il faut agir pour enrayer la mécanique qui conduit à la chute. S’il n’est pas possible de les subjuguer, Jésus préconise leur amputation. Mieux vaut, dit-il, subir la perte d’un membre du corps que de voir celui-ci jeté tout entier dans le feu de la géhenne. La parole de Jésus est, bien sûr, métaphorique. Elle suggère l’idée que nous ne devons avoir aucune complaisance envers ce qui nourrit le désir mauvais. Il se peut que, pour certains, nous soyons taxés d’extrémistes dans les mesures auto disciplinaires que nous nous imposons. Peu importe ! Nous savons pourquoi nous le faisons. Nous ne connaissons que trop bien la facilité avec laquelle nous cédons à la tentation. Nous refusons donc tout ce qui nourrit et ouvre la porte à la perversité de notre imagination. Nous visons à être comme Job qui avait fait un pacte aves ses yeux pour ne pas arrêter ses regards sur une vierge : Job 31,1. Seul, nous ne le pouvons ! Mais c’est vers cette perfection que Jésus veut nous conduire ! Collaborons-nous avec lui ?

L’application du 6ème commandement de la loi, qui condamne toute infidélité entre conjoints, oblige Jésus à aborder un sujet devenu un fait de société à son époque : le divorce. Le divorce est la rupture du contrat de mariage qui liait les époux entre eux jusqu’à ce que la mort les sépare. La loi de Moïse l’autorisait pour une seule raison : le cas où, après s’être marié, le mari découvrait chez sa femme quelque chose de honteux qu’elle lui aurait caché : Deutéronome 24,1. Le texte mosaïque ne précise pas ce que l’expression entend. Ce silence biblique a pu donner lieu à bien des interprétations et des excès. Aussi, Jésus tient-il à préciser les choses. Dans le cadre de la loi d’amour de Dieu, le divorce n’est permis que pour cause d’infidélité. Lorsqu’un des conjoints trompe l’autre, il rompt dans les faits l’engagement qu’il a pris devant tous envers son vis-à-vis. Celui-ci n’est, dès lors, plus tenu, de respecter le sien. Le divorce peut être prononcé et le mariage dissous. Mais en-dehors de ce cas, toute séparation illégitime expose le conjoint renvoyé à l’adultère. Et, dit Jésus, toute personne qui épouse une femme divorcée sur cette base commet un adultère. L’objectif de Jésus n’est pas ici de condamner. Il est de donner à ses disciples la haute idée qu’il se fait de l’application de la loi d’amour de Dieu. Le disciple de Jésus n’est pas appelé à se conformer à ce qui se pratique autour de lui. Il est de viser à refléter le parfait dans sa relation avec Dieu et les autres, son conjoint en premier. Que, dans nos cœurs, nous soyons animés de la même motivation !

3ème exemple : la question des serments : v 33 à 37

Le 3ème exemple pris par Jésus se rapporte à plusieurs passages de la Torah. Il est d’abord lié au 3ème commandement de la loi qui stipule que quiconque utilise le nom de Dieu à la légère ne restera pas impuni : Exode 20,7. Le nom de Dieu représente toute sa personne. Aussi ne doit-il être mêlé aux affaires des hommes qu’avec intelligence et extrême prudence. La parole citée par Jésus englobe également l’idée selon laquelle tout serment prononcé doit l’être en vérité. Jurer faussement par le nom de l’Eternel équivaut à le déshonorer : Lévitique 19,12. Enfin, elle rappelle qu’un serment est un engagement qui lie celui qui le proclame : Nombres 30,3. Qui n’accomplit pas ce qu’il promet devant Dieu commet un péché par omission. Il lui sera demandé compte par Dieu lui-même de son défaut d’intégrité : Deutéronome 23,22.

Le but de la loi est de légiférer sur les actes et les paroles des hommes. Elle est donnée par Dieu comme une nécessité due à l’entrée du péché dans le monde. Or, le but premier de la venue de Jésus est de résoudre la question de ce mal qui a obligé le don de ce cadre qui réglemente la vie sociale des êtres par Dieu. Dans la société idéale que vise Jésus, la parole du citoyen du royaume de Dieu n’a nul besoin d’être appuyée par un serment. Car elle est toujours l’expression de la vérité. Son oui est oui, et son non est non. Il n’y a rien à y ajouter, car sa fiabilité est certaine.

Le disciple de Jésus, habité par l’Esprit de vérité, n’a nul besoin de suivre les coutumes des hommes faux qui l’entourent. Ils aiment prendre à témoin de leur engagement des réalités qui les dépassent pour attester de leur bonne foi, sans saisir la portée de ce à quoi ils se lient. Le ciel qu’ils invoquent, rappelle Jésus, est le trône de Dieu. Seraient-ils capables de tenir les mêmes propos s’ils se trouvaient face à lui ? La terre par laquelle ils jurent est son marchepied. Ont-ils notion de la puissance de celui qui l’utilise pour rehausser sa gloire ? Ils en appellent encore à Jérusalem. C’est oublier le grand roi à qui la ville appartient ! Les plus modestes mettent en jeu leur propre tête, comme s’ils avaient un quelconque pouvoir sur elle. Toutes ses pratiques, dit Jésus, respirent le mensonge du Malin. Elles ont l’apparence de la sincérité, mais ne sont que des subterfuges employés pour tromper. Le disciple de Jésus doit s’en dissocier, car ce qu’il dit, toujours, exprime la réalité telle qu’elle se trouve. Que non seulement l’amour, mais encore la vérité, témoigne que nous sommes à Christ !

4ème exemple : la rétribution du mal : v 38 à 42

Le 4ème exemple pris par Jésus concerne la sentence la plus connue de la loi. Elle ordonne que soit appliqué aux auteurs d’une blessure le même dommage qu’ils ont infligé à leurs victimes. Si celles-ci ont perdu un œil ou une dent, un œil ou une dent doit leur être ôté. Les textes de la loi spécifient dans quel cas cet arrêt s’exécute. Le 1er cas concerne une femme enceinte, heurtée malencontreusement lors d’une dispute entre deux hommes. Le choc provoque son accouchement et donne suite à un préjudice physique pour l’enfant. Les responsables du mal occasionné tombe sous le coup de cet article de la loi : Exode 21,22 à 24. La même sanction s’applique au cas de deux autres méfaits : celui d’un homme qui blesse son prochain : Lévitique 24,19, et celui d’un faux témoin qui voulait faire du tort à autrui : Deutéronome 19,16 à 21. Outre le fait qu’elle statue sur la juste rétribution que doit recevoir celui qui cause par violence un tort physique à son prochain, l’ordonnance a aussi pour objet d’être dissuasive. Tout israélite qui entend la loi sait à quoi il doit s’attendre s’il l’enfreint. La compréhension qu’a Jésus de la loi dépasse cependant la prévention du mal et l’énoncé des peines qui y sont attenant. En toutes choses, il vise, dans le cadre du royaume de Dieu, l’excellence. Le mal ne doit pas être seulement sanctionné, mais vaincu. Jésus indique à ses disciples la voie à suivre pour se faire.

Le mal pour exister et se perpétuer a besoin d’une justification. Qui répond au mal par le mal ne fait que nourrir le mal. La meilleure façon de vaincre le mal est de lui apporter une réponse qui sorte de sa catégorie. Jésus préconise donc à ses disciples de répondre au mal par le bien. Au lieu de résister au méchant par la violence, le Maître les invite à répliquer à sa gifle en tendant l’autre joue. La réaction ordonnée par Jésus semble, en apparence, aller dans le sens contraire de la justice. Mais à terme, elle est plus payante. En obligeant l’agresseur à multiplier les actes violents sans une raison qui les légitime, la victime touche ce qui a de plus sensible en lui : sa conscience. Face à cette réaction hors de toute logique, l’assaillant se trouve désarmé. L’aliment qui nourrit sa violence lui étant refusé, il se retrouve seul coupable face à lui-même et son péché.

En vue d’illustrer son enseignement, Jésus évoque deux autres situations. La 1ère concerne la personne à qui l’on veut faire un procès en vue de le dépouiller d’un bien vital. « Cette personne veut ta chemise ! Donne-lui encore ton manteau, conseille Jésus. » Montre-lui, en quelque sorte, où le conduit sa cupidité. Peut-être sera-t-il si honteux et si gêné de sa démarche, que de lui-même il en reviendra. La même réponse s’applique à celui qui veut forcer un autre à quelque chose contre son gré. « Il t’oblige à faire un kilomètre. Fais-en deux avec lui. »  Vainc ton oppresseur en revendiquant ta totale liberté face à ses exigences. Il sera si ridicule à ses propres yeux qu’il en sortira confus. Remarquons que Jésus ne prédit pas avec certitude la réussite de la manœuvre. Il se peut qu’elle échoue. Mais elle a le mérite d’enrayer le cycle sans fin de la violence et du mal. Si le méchant persévère et refuse de désarmer, ce n’est plus à l’homme, mais à Dieu, le Juge, qu’il répondra de ses actes.« C’est à moi qu’appartient la vengeance, c’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire, car en agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête : Proverbes 25,21 ; Romains 12,19-20. »

Jésus conclut l’enseignement qu’il délivre à ses disciples sur ce point par l’énoncé d’un principe, simple à appliquer : v 42. « Donne à celui qui te demande ! ordonne-t-il. » Toute demande que l’on nous adresse sollicite notre engagement. Elle nous oblige à une réponse qui, inévitablement, va nous coûter. Face à elle, il ne nous faut fermer ni notre cœur, ni notre main. Le don gratuit est la caractéristique majeure du royaume de Dieu. Nous témoignons dans ce monde que nous en faisons partie en imitant la conduite de notre Roi à l’égard de ses sujets. N’est-il pas allé jusqu’à donner sa vie pour nous ? « Et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. » Ne fuis pas le service qu’on te réclame. Il se peut que l’on ne te rende jamais le prêt auquel tu as consenti. Mais là n’est pas la question ! Le Roi attend de toi que tu sois aussi généreux et libéral envers les autres qu’il l’a été envers toi ! Peux-tu lui rembourser un seul bienfait dont il l’a gratifié ? Que Dieu nous donne de déborder de grâce à sa manière envers nous !

5ème exemple : l’attitude envers les ennemis : v 43 à 47

Le dernier exemple pris par Jésus a pour objet de corriger un précepte contradictoire à la loi, enseigné dans certains cercles juifs. Alors que la loi mosaïque enjoignait d’aimer son prochain comme soi-même, il était dit au peuple qu’une telle ordonnance ne s’appliquait pas aux ennemis. Celui-ci ne devait pas être aimé, mais haï. Le commandement de la loi ne devait être suivi que dans le cas de personnes qui entretenaient de bonnes relations entre elles. Jésus dément formellement cette interprétation. Ses disciples sont bel et bien appelés à aimer tous leurs prochains, bien disposés à leur égard ou non. Si cela paraît impossible à l’homme naturel, Jésus rappelle aux siens qu’ils sont plus que cela. Ils sont, comme lui, les fils de leur Père céleste. Ils possèdent une identité et une nature que les autres n'ont pas. L’affinité divine qui les relie à leur Père a le pouvoir de les élever au-dessus des contingences charnelles qui emprisonnent le reste de l’humanité et à réagir envers les méchants comme lui. Chaque jour, en effet, Dieu fait preuve de bonté envers tous, justes comme injustes. Il donne à chacun, sans discrimination, eau, nourriture et tout ce qui est nécessaire à sa subsistance. Le disciple de Jésus n’est pas appelé à vivre ce qui est ordinaire en ce bas-monde, mais ce qui le dépasse. Il doit se trouver dans le peuple de Dieu, des attitudes, des comportements, des réactions qui ne se rencontrent nulle part ailleurs. Or, l’adversité, l’opposition sont le biotope idéal pour les révéler.

De quelle manière pratique le disciple de Jésus démontre-t-il qu’il aime son ennemi ? Le texte nous livre plusieurs recommandations. Il ne doit pas le maudire, mais le bénir[2]. La bénédiction à laquelle il est fait référence est connue des Juifs. Elle est énoncée explicitement dans la loi : Nombres 6,23 à 26. Il doit se soucier, non de lui faire du mal, mais du bien[3]. Le précepte épouse la logique de l’enseignement précédent. Le but est de réveiller la conscience de l’ennemi, de le désarmer et de le conduire à changer d’attitude. Le roi David, à deux reprises, a fait la démonstration de l’efficacité de cet enseignement face au roi Saül qui voulait sa mort : cf 1 Samuel 24 et 26. Jésus invite aussi les siens à prier pour leurs persécuteurs. La récompense céleste qui les attend ne leur sera pas donnée en raison d’actes que les pécheurs sont aussi capables de faire. Elle couronnera une conduite inspirée par le ciel. Que dans toutes nos manières d’être, ô Dieu, se dégage auprès de tous, amis comme ennemis, le parfum de ton royaume.

V 48 : conclusion de Jésus

La conclusion de Jésus souligne le but qu’il vise au travers de l’enseignement qu’il vient de donner sur la loi. Le disciple de Jésus est appelé à tendre vers la perfection, à l’image de son Père céleste qui est parfait. La loi et ses ordonnances ne sont pas une fin en soi, mais un guide vers cet objectif. C’est pourquoi, au-delà de leur formulation, les commandements de la loi sont source d’inspiration pour une manière d’être et de vivre qui ambitionne l’excellence. La loi n’est pas déconnectée de la vie nouvelle que nous avons reçue en Christ. Elle nous a été donnée dans et par le même Esprit. Elle est la lampe qui éclaire notre sentier et nous guide dans notre marche vers Dieu. Nous ne sommes pas appelés à la rejeter, mais à l’aimer et à nous en inspirer. Pour qui les respecte, la récompense est grande : Psaume 19,12.



[1] Vous êtes le sel de la terre : Phillip Keller, Editions LLB

[2] Notons que ce précepte est absent de manuscrit anciens jugés importants

[3] Même remarque que la note précédente

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